Depuis 2019, Dons Solidaires publie le baromètre « Hygiène et Précarité en France », commandé à l’IFOP. Pour la première fois, cette étude attire l’attention sur le phénomène de la précarité hygiénique et sur ses effets : personnes affectées, impact sur l’estime de soi et sur l’insertion sociale. Ces résultats marquent le début d’une prise de conscience sur les conséquences de cette précarité très spécifique.
En mars 2021, le deuxième baromètre « Hygiène et Précarité en France » ne remet malheureusement pas en question les chiffres initiaux. Un an après la crise sanitaire, les conditions de vie des personnes en difficulté se sont même parfois aggravées, et les répercussions de la privation des produits d’hygiène sur leur quotidien sont de plus en plus préoccupantes.
Le manque d’accès aux produits d’hygiène, pourtant essentiels, est un facteur important d’exclusion sociale. Les personnes qui doivent se priver de tels produits faute de moyens ressentent de la gêne, voire de la honte, et limitent les interactions sociales, par crainte de l’image qu’elles renvoient. Comme l’a révélé l’étude « Hygiène et Précarité », ne pas avoir suffisamment de produits d’hygiène dégrade l’image de soi et porte atteinte à la dignité.
• 3 millions de personnes en France continuent de se priver de produits d’hygiène de base
• cela représente 1/4 des bénéficiaires d’associations qui n'a pas accès à des produits d’hygiène en quantité suffisante
• 28% des bénéficiaires d’associations ont déjà renoncé à sortir de chez eux, en raison de leur apparence
Considérés comme des produits essentiels du quotidien par le grand public, les produits d’hygiène de base ne sont pourtant pas une priorité pour beaucoup de personnes en difficulté. Pour des populations en situation de précarité, se loger et s'alimenter restent les préoccupations principales. Par conséquent, elles doivent renoncer à se procurer des produits d’hygiène, ou choisissent de les réserver aux jeunes enfants. Savons, shampoing, dentifrice, couches… sont parfois absents de ces foyers qui ne peuvent pas se permettre d’en acheter.
Le renoncement concerne aussi les produits d’entretien, tels que la lessive ou le papier toilette, ce qui induit alors une dégradation de l’hygiène générale du foyer.
Parmi les populations les plus exposées aux effets néfastes du manque de produits d’hygiène et d’entretien, les études de 2019 et 2021 ont notamment mis en exergue :
Des difficultés pour les parents de jeunes enfants, contraints de ne pas changer les couches de leurs enfants aussi souvent que nécessaire ;
Des situations difficiles pour les femmes, pour lesquelles les produits périodiques constituent une dépense considérable, et souvent inaccessible ;
Pour des jeunes adultes entre autres, des conséquences sur l’insertion sociale et professionnelle, une partie de la population ayant dû renoncer à se rendre à des rendez-vous (y compris professionnels) à cause de leur manque d’accès à des produits d’hygiène ;
Une perte d’estime de soi, pour toutes ces personnes isolées, qui ressentent de la honte en raison de l’image qu’elles renvoient.
Les chiffres du baromètre publié en février 2021 (comparables à ceux de Janvier 2019) ont été réalisés auprès d’un double échantillon :
une première catégorie de population, répartie selon la méthode des quotas propre à l’INSEE, soit 1807 répondants, dont un échantillon de 1503 répondants, représentatif de la population française et un sur-échantillon de 304 parents d’enfants âgés de trois ans ou moins. Les parents d’enfants en bas âge ont été remis à leur poids réel dans la population totale lors du traitement informatique. Au total, 407 parents d’enfants de trois ans ou moins ont été interrogés. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
un autre groupe de 760 personnes, bénéficiaires d’associations caritatives du réseau de Dons Solidaires.
Le sondage a été effectué par questionnaire auto-administré (en ligne ou papier), et complété par des entretiens qualitatifs auprès des bénéficiaires d’associations, afin de mieux comprendre leurs conditions de vie.
Bien avant 2019, Dons Solidaires avait pressenti les ravages du manque d’accès aux produits d’hygiène de première nécessité. Avec la publication du baromètre, Dons Solidaires a voulu alerter et provoquer une prise de conscience :
en posant des chiffres sur une réalité peu connue, et en mesurant son évolution dans le temps ;
en éveillant les consciences, tant auprès de l’opinion que des pouvoirs publics ;
en sensibilisant les entreprises du secteur de l’hygiène pour les encourager à répondre aux besoins des bénéficiaires.
Au-delà de la réponse des donateurs, dont les dons de produits d’hygiène et d’entretien ont connu une progression soutenue, la prise de conscience a permis de faire entrer le thème de l’hygiène dans les débats publics. Les discussions autour de la lutte contre le gaspillage ont intégré les produits d’hygiène, pour les inclure dans la loi AGEC promulguée en février 2020 : non seulement leur destruction a été interdite, mais les invendus de cette catégorie de produits doivent désormais faire l’objet de dons, en priorité.
Dons Solidaires a ainsi réussi à créer une dynamique autour du thème de l’hygiène, et à fédérer des acteurs industriels et institutionnels autour de ce sujet.
Parmi des exemples récents d’opérations ciblées, on peut notamment citer :
l’opération menée en 2021 par la Région Pays de la Loire, et renouvelée en 2022 pour fournir gratuitement des produits d’hygiène aux associations caritatives du territoire ;
une distribution de kits d’hygiène d’urgence, pendant la campagne hivernale 2021-2022, destinée aux personnes en situation de grande précarité ;
une opération d’arrondi en caisse en décembre 2021, avec les magasins Monoprix, pour collecter des fonds en faveur de l’hygiène, et sensibiliser le grand public à cette cause.
S’engager avec Dons Solidaires® contre la précarité hygiénique
Dons Solidaires œuvre depuis 2004 pour distribuer des produits neufs non-alimentaires aux plus démunis. Pour mettre en œuvre cette chaîne de solidarité, nous n’avons cessé d’élargir notre réseau de partenaires : en 2021, nous avons pu compter sur le soutien de 160 entreprises donatrices et collaborer avec plus de 1 100 structures de solidarité pour redistribuer des produits de première nécessité aux personnes en situation de précarité.
Entreprises Contactez-nous pour : • proposer des dons volontaires de produits (savons, shampoing, dentifrice, couches, protections menstruelles, etc...), au-delà des invendus, dans le cadre de votre démarche RSE • engager vos clients grâce à des opérations de produits-partage • organiser des collectes de produits dans vos locaux
Structures de solidarité Rejoignez notre réseau pour relayer les produits collectés auprès des personnes qui en manquent : • Identifier les bénéficiaires potentielles de produits • Distribuer les produits collectés auprès de vos bénéficiaires (distribution régulière ou opérations ponctuelles, maraudes, etc…)
Collectivités Aidez-nous à amplifier les appels à la solidarité et participez à l’effort déployé en faveur des plus démunis en organisant des actions de sensibilisation auprès de vos administrés.