Le baromètre "Hygiène & Précarité en France" de Dons Solidaires révèle une réalité préoccupante : l'accès aux produits d'hygiène s’avère parfois difficile pour près d’un Français sur deux. Pour mieux comprendre la précarité hygiénique, au-delà des chiffres, nous avons recueilli des témoignages de personnes accompagnées par nos associations partenaires. Leurs récits mettent en lumière leur quotidien marqué par les arbitrages et les impacts sur leur vie, leur santé et leur dignité.
Jeunesse et précarité hygiénique : état des lieux d’une réalité ignorée
Plus d’un jeune de moins de 35 ans sur 2 (62%) limite sa consommation de produits d’hygiène faute de moyens. Et plus inquiétant encore : 25 % doivent parfois choisir entre nourriture et hygiène.
Elisabeth, Chloé, et Thomas, jeunes actifs ou étudiants, témoignent de leur quotidien parfois difficile pour se procurer des produits de première nécessité comme les produits d’hygiène.
- Elisabeth raconte « avant de connaître l’épicerie solidaire, c’était difficile, je devais choisir. J’ai un appartement, des charges, une voiture, de l’essence… Alors, ça m’est arrivée de ne pas manger à ma faim. Un repas par jour. Alors oui, ça m’est arrivée de me laver le corps avec mon shampoing parce que je n’avais plus de gel douche et qu’en grande surface ça coûte relativement cher. ». Elle confie que ce manque de moyens pour se procurer certains produits d’hygiène l’a parfois poussée à ne pas sortir de chez elle.
- Pour Chloé, les compromis se traduisent souvent par le choix de produits de moindre qualité ou l'hésitation à acheter des articles basiques. « Alors, à partir du moment où j’ai eu accès à certains produits chez Entr’Act, j’ai senti un gain de confiance. L’estime de soi elle évolue aussi en fonction de ce à quoi on a accès, et ce à quoi on a l’impression de pouvoir prétendre. Et ça fait du bien de se dire « j’ai le droit à ça », c’est valorisant. »
- Thomas souligne l'importance de l'hygiène dans les relations sociales, expliquant que ne pas se sentir "sain" peut entraîner une précarisation sociale.
Derrière les chiffres, des vies marquées par l’adaptation
47% des Français déclarent que le contexte économique actuel les incite à limiter et réduire leur consommation de produits d’hygiène (gel douche, lessive, serviettes hygiéniques...) pour des raisons budgétaires.
- Karima et son mari sont parents de 5 enfants âgés de 11 à 21 ans. Au quotidien, les revenus du foyer sont très faibles. Karima manque régulièrement de protections périodiques pour elle et ses filles. Alors, il n’est pas rare qu’elles doivent utiliser des « gants de toilette ». Aujourd’hui, elle peut compter sur l’aide d’une association de son quartier pour avoir des produits d’hygiène et de soin, mais elle fait souvent l’impasse sur certains produits qu’il n’y a pas à l’association. Par exemple, elle ne peut pas acheter de crèmes contre l’acné pour ses ados « les produits en pharmacie c’est beaucoup trop cher ». Ou encore, elle ne peut pas se teindre les cheveux « quand il n’y a pas de teintures à l’association, j’ai facilement des racines blanches de 5 cm, tant pis ».
- Johanna et son conjoint viennent de perdre leur travail. Ils ont 3 enfants âgés de 4 à 15 ans. Comme beaucoup de familles en difficulté, ils doivent faire attention à toutes leurs dépenses. Il arrive fréquemment qu’ils n’aient plus d’argent pour acheter des produits d’hygiène « en ce moment, on n’a plus de dentifrice, on prend celui à la fraise des enfants, j’attends de recevoir mes indemnités en milieu du mois pour en racheter ». Johanna dit n’avoir jamais acheté de protections pour les fuites urinaires, alors qu’elle en souffre depuis son dernier accouchement. Elle « met du coton ». Mère de famille nombreuse, elle a souvent besoin de racheter des chaussettes qui se trouent ou disparaissent. Alors, elle a décidé d’acheter toujours la même couleur, « comme ça, même si on en perd une, on peut toujours utiliser l’autre ».
- Françoise a 63 ans. Elle vit avec son conjoint et ses trois filles étudiantes : « la priorité c’est le loyer ». Actuellement au chômage, les fins de mois sont très compliquées. Il n’y a pas d’association dans sa commune et elle n’est pas véhiculée, elle ne peut donc pas compter sur les distributions de denrées. Avec sa famille, ils font régulièrement face au manque de produits d’hygiène et d’entretien : « on fait avec les moyens du bord, on utilise du shampoing pour se laver le corps ou inversement du gel douche pour la tête ». Quand elle n’a pas de lessive, Françoise « met de côté les vêtements sales dans un sac en attendant de pouvoir les laver ». Elle fait le moins de machines possible : « je mets les vêtements à aérer pour éviter qu’il y ait des odeurs ».
Ces témoignages illustrent les réalités complexes et les adaptations quotidiennes des personnes confrontées à la précarité hygiénique.
Agir contre la précarité hygiénique : l’action de Dons Solidaires
Face à cette réalité si souvent invisible, notre action et celle de notre réseau d'associations partenaires sont cruciales. En distribuant des produits essentiels, nous ne nous contentons pas de répondre à un besoin matériel, nous redonnons une part de dignité et ouvrons la voie à une meilleure inclusion sociale.
Si vous souhaitez agir contre cette précarité hygiénique, vous pouvez relayer ces informations, faire un don, ou, si vous êtes une entreprise, envisager un partenariat avec Dons Solidaires.
Chaque geste compte pour que l'accès à l'hygiène ne soit plus un luxe,
mais un droit fondamental pour tous.
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