3 points pour comprendre pourquoi les femmes sont plus touchées par la précarité


Si les femmes sont plus nombreuses que les hommes en France, elles sont aussi les plus frappées par la précarité. Contrat précaire, faibles rémunérations, parent isolé… Les raisons d’un tel constat sont diverses et souvent issues d’inégalités sociales ancrées. Découvrez les dessous de ces inégalités et comment Dons Solidaires agit pour aider les femmes en difficulté.

Cause n°1 : Les femmes sont moins représentées sur le marché du travail

Bien qu’elles représentent une plus grande part de la population française (51,6% ¹ ), seuls 43% des salariés en France étaient des femmes d’après la dernière étude de DARES, en 2016. En cause ? Des carrières souvent interrompues par la maternité avec un rôle social parfois cantonné à la sphère familiale. Alors, si la structure familiale change, en cas de séparation par exemple, ou si elles souhaitent s’émanciper, de nombreuses femmes font face à des situations difficiles, faute de ressources. Bien que les normes soient en train de changer, avec une augmentation des femmes actives et diplômées, les inégalités subsistent et fragilisent leur équilibre économique.

Je vis seule avec mes 6 enfants. Je n’ai pas d’emploi pour le moment car souvent, les conditions de travail ne sont pas adaptées à ma santé. Deux fois, lors d’entretiens, on m’a dit qu’il fallait que je sois bien habillée. Mais je n’ai pas les moyens. Donc je n’ai pas été prise. 

Femme seule avec 6 enfants, bénéficiaire de l’association Together We Can

Cause n°2 : Les femmes sont moins bien rémunérées que les hommes

Les femmes gagnent moins bien leur vie que les hommes : c’est un fait. Selon l’INSEE, leurs revenus sont inférieurs de 20 à 25% ² par rapport aux hommes. Mais pourquoi ? Tout d'abord, les femmes sont de façon générale moins bien payées que les hommes, par la nature des emplois qu'elles occupent : elles sont surreprésentées dans les emplois peu rémunérateurs, notamment ceux payés au SMIC, comme dans le ménage, l'accueil en caisse, ou le service à la personne. De plus, les femmes sont 4 fois plus nombreuses que les hommes à travailler en temps partiel. Des contrats précaires, le plus souvent subis : elles sont alors contraintes de jongler entre vie familiale et horaires décalés. Une plus faible rémunération pendant la carrière qui affecte leur niveau de vie et se répercute ensuite sur leur retraite, et accentue les inégalités chez les femmes âgées.

Mon travail ne me permet pas de joindre les deux bouts : je travaille pour des particuliers, c’est déclaré mais c'est de temps en temps, pas tous les jours. Ce n’est pas facile. S’il faut, je me prive, tant pis. Je ne souhaite à personne d’avoir des dettes, c’est catastrophique. Plus on a de dettes, moins on s’en sort. Moi je calcule toujours mon budget, je note tout, c’est comme ça que je m’en sors. 

Femme seule, bénéficiaire de l’Epicerie sociale Courte Echelle.

Cause n°3 : Les femmes sont plus souvent à la tête de famille monoparentales

Plus de ¾ des familles monoparentales sont des mères seules. Unique pilier, elles doivent assumer seule les charges d’une famille avec tout ce que cela représente en termes de temps et de coût. Le risque de tomber dans la précarité est alors plus grand, notamment lorsqu’elles sont contraintes de travailler moins pour s’occuper des enfants. Chômage, temps partiels… La situation des parents isolés peut s’avérer extrêmement difficile : lorsque le foyer est composé d’une mère seule avec enfant, près de la moitié d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté (45%) contre 22% pour les foyers avec un père seul avec enfants ³.

La précarité hygiénique, une difficulté supplémentaire pour les femmes précaires

En plus des difficultés pour se loger ou se nourrir, les femmes en situation de précarité doivent également faire face à la précarité hygiénique et menstruelle. Estime de soi et dignité sont alors mises à rude épreuve : comment se sentir bien lorsqu’on manque de produits aussi basiques que du savon, de protections menstruelles ou encore de déodorant ? En 2023, 2,8 millions de femmes et de filles manquent régulièrement de protections menstruelles, faute de moyens   . Beaucoup sont contraintes d’utiliser des protections de fortunes ou encore de réduire leurs sorties lorsqu’elles ont leurs règles. Une situation inadmissible pour laquelle il est urgent d’agir !

Dons Solidaires agit pour aider les femmes en difficulté partout en France

En 2022, Dons Solidaires a collecté et distribué plus de 7,7 millions de protections menstruelles individuelles grâce au soutien d’entreprises engagées ! Cette lutte contre la précarité menstruelle s'illustre également par la diffusion du livret « On sang parle » développé en partenariat avec des associations et des spécialistes de la santé qui permet de sensibiliser au tabou autour des règles et donner des clés pour lutter contre la précarité menstruelle. Pour la 11ème année consécutive, Dons Solidaires organise également l'opération Femmes en Fête qui, durant 15 jours entre mai et juin, permet de mettre à l'honneur le bien-être des femmes à travers de nombreux événements dans nos associations partenaires partout en France. Des ateliers autour des règles, de la beauté, de l'insertion professionnelle… Autant de moments de partage importants qui vont venir rythmer les distributions de produits, pour aider les femmes à se sentir belles et confiantes.  


Un article écrit avec la contribution de Ly Hoang.
© Jacques Anthore

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